lundi 7 mai 2012

Dernier match de saison


Il est de ces jours un peu épais où se mêlent stress et étrangeté.

De Groningen à Flensburg, l’Allemagne en un jour, avons traversé.

Et quelle épopée ! Trois changements de train, jour d’affluence, week-end, vacances et championnat.

Porter nos mules à pédales au cœur de la foule entre ascenseurs er escaliers.

A la minute, la seconde, voire les portes au ras de nos vestes se fermer.

Demain, c’est fête, sur nos vélos  les petites grimpettes. Retour au grand air et à la liberté, loin des supporters et des trzins encombrés.



DERNIER MATCH DE SAISON



Sautent capsules

Glisse malte le long des gosiers

Packs encartonnés

Beck’s, Kronenbachen, Veltiger, Jever

Red Bull pour les freluquets

Je décrypte les étiquettes

Des cannettes à mes pieds échouées

Prisonnière de la horde

Sauvage un peu,

Rustre beaucoup ;

Subis l’assaut des Frikadelle

Dernier match de saison





De Leer à Bremen

Verdit le wagonnet

Echarpes frangées

Maillots, casquettes, bonnets

Aux couleurs de l’équipe supportée



Fusent les rots

Aisselles dilatées

Gouaillent les voix

Verve haute

Finesse égarée

Cris et beugles de groupies

Dernier match de saison



D’arrêt en arrêt grimpent les échauffés

Sueur de mâle

Relents vinasse

Relents maltasse

Et voguent de bouche en bouche

Fioles en lampées

Haleines : Olé !

Bières et roulis de wagon

Nauséabond

Dernier match de saison



Entrée en gare

Sifflet

Haro sur escaliers

Titubent les éméchés.

Barrage musclé

CRS casqués

Barrières de foire dressées

Deux quais

Deux voies

Dans l’arène souterraine

Se déversent sous le tunnel camps opposés

Et notre fine équipe toute encerclée

Dernier match de saison



Chercher, compter

Six têtes éparpillées

Correspondance à l’arrachée

Train en partance

Belle suée !