mercredi 8 août 2012

Errance citadine

Soleil et chaleur délicieuse sont de parade aujourd'hui après une éclipse de quelques jours. Nos pieds engourdis tapotent l'asphalte de la ville, un peu d'air au creux de jours studieux. Regarder le manège de la vie, d'un quotidien d'artères animées, de places livrées à baguenauderie et menus négoces. Au loin, les annonces des trains dans les hauts-parleurs résonnent comme une mystèrieuse séquence de propagande. Passage clouté encombré, chauffeurs partagés entre discipline et empressement, le carrefour bouillonne. Deux femmes caquètent auprès de leurs seaux remplis de patates et d'oignons offerts à l'appétit du chaland. Sous son auvent accroché au tonneau ambulant, une petite marchande révasse entre deux clients amateurs de Kvas, boisson issue de la macération de pain noir dans de l'eau sucrée. .
Les minibus déchargent quelques flopées de passants, flanqués de flegme ou hatifs.
A l'arrière des immeubles, enfants perchés aux balançoires et gus cuvant leurs alcools se partagent le territoire. Arrière-cours et palissades de tôle, locaux poubelles peints de papillons ou de tournesols, note de fantaisie incongrue au milieu de ces habitats grisailleux. Aires de jeux robustes esseméees au pied de chaque bloc, hétérogénéité du paysage où s'entassent buildings nantis de tubes à la Beaubourg en leurs cimes et condominums aux balcons striés de rouille, Deux papys devisent dans un jardinet tandis qu'une babouschka s'émerveille devant le trottinement de son petit fils courant après les pigeons.

Nous filons vers la grand place. Lénine ne daigne toujours pas baisser les yeux en direction des skaters et bicrossers acrobates se fendant de figures plus ou moins aériennes.Il est trop tôt encore pour que clignotent lumières rouges, blanches et bleues sur le masdontonte édifice municipal.

Devant l'opéra, on attend que les jets jaillissent de la ronde fontaine au rythme de quelque classique mélodie enrtainant quelque illumination aussi. Un jeune homme cherche à vendre ses prestations de guidon à roulettes éléctrifié, nouveau moyen de locomotion à la mode dans chaque grande ville de Navarre et d'Asie semble-t-il. Ses accolytes reluquent les mères sensibles au harcélement de leur progéniture, réclamant un tour de voiturette.
De ci, de là, duos, trios, quatuors de causeurs, mamies occupant leur temps vide à la contemplation de scènes, couples bécotant sur bancs enlacés oublient le décompte des heures.

Simple mercredi sur quelques trottoirs citadins de Sibérie.